Retour sur le Swiss Impact Forum: entre urgence et célébration
”Act, collaborate and celebrate for impact” tel était le fil rouge de cette journée qui a rassemblé plus de 450 participant.e.s à Berne, le 15 septembre dernier. En quelques mots, retour sur la première édition du Swiss Impact Forum: un événement inspirant qui incite à l’action collective.
Cet événement de taille, mis sur pieds par la branche suisse de B Corp nommée B Lab Switzerland, a entièrement atteint son objectif en créant le temps d’une journée, et pour le futur on l’espère, une plaque tournante pour toutes les personnes qui souhaitent contribuer activement à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et donc, à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations-Unies (ODDs).
Au programme: mot du conseiller fédéral Uli Maurer sur l’importance de l’Agenda 2030 pour le secteur financier suisse, présentation des dernières découvertes scientifiques sur les limites planétaires par l’expert Prof. Dr. Johan Rockström, panels de discussions sur le monde du business dans un contexte d’impératifs sociaux et environnementaux, partages entre entreprises, réflexion et développement d’actions collectives lors d’ateliers nommés «Deep Dive».
Deep Dive Session – Les collaborateur·rice·s comme accélérateur·rice·s du changement
Une de ces sessions de «Deep Dive» était notamment menée par notre Head of Talent, Stéphanie Dabrowski, aux côtés de notre Head of Sustainable Development Marie Blaser et de Natascha Lander et Rebecca Berlinger de la société Believe Partners. Après une courte introduction durant laquelle tous·tes les participant·e·s se sont accordé·e·s sur la responsabilité des organisations à emmener ses employé·e·s à bord du train de la transition, nous sommes directement plongé·e·s dans le vif du sujet «Comment les organisations peuvent-elles engager et éduquer leurs collaborateurs et collaboratrices?».
Nous commençons donc, par petit groupe d’une dizaine de personnes, 3 sessions de réflexions que nous concluons toutes par un tour de table des points importants ressortis. De manière synthétique, découvrez ici les questionnements et les conclusions de ces discussions:
1. Le thème du premier atelier: se connecter à la raison d’être
Quelles sont les valeurs et comment sont-elles communiquées au sein de l’organisation? Suis-je aligné·e à ces valeurs et comment puis-je les vivre et les promouvoir?
Les bonnes pratiques ressorties:
- Les valeurs montrent la voie aux collaborateurs et collaboratrices;
- Il est important de les intégrer dans le processus de recrutement;
- Se faire certifier par un label peut renforcer l’engagement;
- Il est important d’intégrer les valeurs aux processus de feedbacks internes;
- Pour porter des projets de durabilité dans les équipes, il est intéressant de désigner des ambassadeur·rice·s par équipe;
- Les valeurs aident à renforcer les décisions et les actions prises pour le développement durable;
- Un management agile facilite la transmission des valeurs.
2. Le thème du deuxième atelier: la stratégie de développement durable
Quelle est la plus grande source d’empreinte carbone dans l’organisation? Comment les collaborateurs et collaboratrices sont engagé·e·s pour réduire l’impact de l’organisation? Quelles sont les ressources à disposition?
Les bonnes pratiques ressorties:
- Faire participer les collaborateur·rice·s à la stratégie de développement durable et à l’établissement des objectifs;
- Faire preuve de transparence quant aux défis et aux réussites;
- Lier la stratégie aux rôles individuels;
- Développer une pensée durable et promouvoir des encouragements écologiques;
- Offrir une plateforme où les collaborateur·rice·s peuvent s’engager, échanger des conseils, partager leurs réussites et se féliciter.
3. Le thème du dernier atelier: l’éducation et la formation
Quel rôle pouvez-vous jouer et comment l’organisation peut-elle participer à la formation de ses collaborateur·rice·s? Quels sont les objectifs de ces formations?
Les bonnes pratiques ressorties:
- Responsabiliser et inspirer l’ensemble des collaborateur·rice·s dans la continuité et de manière régulière;
- Toujours garder en tête la vue d’ensemble;
- Intégrer la durabilité à la stratégie, au développement de carrières, aux sites externes et aux workshops internes;
- Organiser des événements internes présentant des exemples de réussites ou présentant un visionnaire, des confériencier·ère·s inspirant·e·s pour rapprocher le sujet du cœur de toutes et tous;
- Encourager et donner du temps libre afin de permettre de faire du bénévolat pour des organismes de bienfaisances et des travaux communautaires locaux.
Un panel qui lie le monde économique et politique
Après ces riches échanges, la journée se termine par une table ronde sur le monde des affaires dans un contexte de limites planétaires et d’impératifs sociaux qui regroupe Markus Reubi, Deputy Head of Division Prosperity/Sustainability au FDFA, Dörte Bachmann, Sustainability Manager chez SV Group, Adèle Thorens Goumaz, Conseillère aux États verte vaudoise et notre co-fondateur Christophe Barman. En quelques mots, retour sur les points marquants ressortis de cette table ronde:
La majorité des leaderships d’entreprises doivent aujourd’hui prendre des décisions extrêmement importantes dans un contexte de ressources finies en comptant sur très peu de soutien de l’État, des politiques et des chambres de commerce. Les PME ont besoin d’être aidées. Le rôle des collectivités publiques dans cette transition est de fixer des objectifs par secteur et d’investir pour rendre les solutions accessibles et d’accompagner les PME qui ont des moyens limités.
Les produits et les entreprises responsables sont actuellement un marché de niche au lieu d’être un standard. L’enjeu de la transparence envers les consommateur·rice·s est fondamental et doit être poussé au niveau étatique afin que ces dernier·ère·s puissent avoir toutes les connaissances nécessaires pour faire le bon choix et, par leurs achats, soutenir les entreprises responsables. Pour aller plus loin et prendre des mesures fortes, comme sortir les produits toxiques du marché, plusieurs conditions doivent être réunies. Des alternatives à ces produits doivent être disponibles et accessibles, afin de ne pas tomber dans l’écologie punitive. Pour se faire, il est nécessaire que les collectivités investissent dans ces solutions pour les rendre abordables.
Il existe une forte interrelation entre l’économie et la politique. Les entreprises sont aujourd’hui les actrices d’une économie post-croissance dans un contexte de ressources limitées. Cependant, l’économie au sens institutionnel, comme les faitières économiques, se bat contre les mesures progressistes nécessaires à faire évoluer le cadre dans lequel les PME fonctionnent. En tant qu’acteurs et actrices de l’économie, nous avons le devoir de montrer qu’une nouvelle voie économique est possible, une responsabilité d’en parler autour de nous et de prendre les actions nécessaires à faire bouger les conditions-cadres définies par la politique.
Aujourd’hui, seulement 10% des entreprises en Suisse ont une stratégie de durabilité.
Deux mots pour conclure cette journée inspirante
Si nous devions ressortir de cet événement avec uniquement deux mots en tête, ils seraient: l’urgence et la célébration. Le temps presse et nous devons toutes et tous entreprendre des actions collectives, notamment en faveur des ODDs. Toutefois, malgré la situation pressante, n’oublions pas de célébrer les accomplissements et les victoires, grandes comme petites, que nous rencontrons au quotidien.