Retour sur un événement du numérique responsable
Quels sont les impacts du numérique sur notre planète? En novembre dernier, plusieurs de nos loycomates se sont réuni·e·s pour réfléchir en groupe à ces thématiques essentielles en participant à l’atelier de La Fresque du Numérique, suivi d’une conférence sur le cloud en entreprise co-organisée avec l’Institut du Numérique Responsable Suisse. Retour sur cette journée riche en échanges et en apprentissages sur un thème encore trop peu abordé.
La Fresque du Numérique, de quoi s’agit-il?
La Fresque du Numérique est un atelier collaboratif d’une demi-journée qui reprend le fonctionnement de la Fresque du Climat. Cette approche “gamifiée” permet de sensibiliser les participant·e·s aux enjeux environnementaux du numérique. Cet atelier, proposé par l’Institut du Numérique Responsable et animé par des membres d’Orbisfy, a permis de se rassembler pour en apprendre davantage sur les interactions entre les différents aspects du numérique, ses acteurs et ses impacts. Il a également permis à nos loycomates (Maude, Dilane et Sylvain) d’échanger avec d’autres participant·e·s sur la thématique et de confronter leurs idées et leur degré de maturité sur le sujet.
Ce qu’on en retient? Les retours de nos loycomates
«Il est important de se poser les bonnes questions, notamment sur nos usages des outils numériques. C’est essentiel de comprendre que derrière nos usages et nos machines se cache un écosystème tentaculaire qui impacte nos vies, celles de millions de personnes et notre environnement. De l’extraction et du raffinage des métaux qui composent nos machines, à la consommation énergétique de nos appareils en passant par les tensions géopolitiques engendrées par les pénuries de certaines matières premières, la Fresque du Numérique permet une compréhension plus fine de notre dépendance à ces outils. La partie “actions” de la fresque permet aussi de définir un ensemble de mesures concrètes à mettre en place pour diminuer les impacts. Il nous faut bien comprendre le problème pour sensibiliser, apporter notre contribution aux choix collectifs et pour adapter nos usages.»
Sylvain
«La Fresque du Numérique est un bon outil, adapté à tous les niveaux de connaissances, pour développer ses notions sur le numérique et ses impacts cachés sur notre environnement. C’est une façon ludique et originale d’aborder un sujet encore trop méconnu. De par sa nature collaborative, la Fresque du Numérique permet également de stimuler le dialogue, que ce soit avec vos collègues, vos amis ou des inconnus. C’est une expérience que je recommanderais sans hésiter!»
Dilane
«Atelier hyper intéressant. J’ai beaucoup aimé y participer et j’ai beaucoup appris. J’ai trouvé que d’utiliser des images donne un effet plus fort à l’atelier que juste une conférence. Et ça permet une meilleure prise de conscience des enjeux réels. Le modèle de la Fresque (besoins-utilisation-fabrication/ressources nécessaires-fin de vie-impacts du numérique sur l’humain et la planète) permet de mieux se rendre compte des impacts à tous les niveaux.»
Maude
Envie d’essayer? Retrouvez plus d’informations:
- Sur le site internet d’Orbisfy qui présente ses divers worskhops;
- Ou sur le site de La Fresque du Numérique
Retour sur la conférence du cloud en entreprise
Cet événement nous a permis d’en savoir plus sur le cloud en entreprise. Alors finalement, le cloud, mirage ou miracle pour un numérique plus responsable? En posant le contexte, Amael Parreaux-Ey, fondateur de Resilio, nous a rappelé les enjeux du numérique de sa conception à son élimination. Aujourd’hui, il est clé de mesurer les données détenues par une entreprise pour évaluer son impact. Plusieurs outils existent:
- Le bilan carbone: cette méthode permet de comptabiliser les émissions, directes ou indirectes, de gaz à effet de serre d’une activité ou d’un site;
- L’analyse de cycle de vie (ACV): cet outil est le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Il permet de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement.
Une étude de cas partagée par Amael, nous présente le cas de l’EPFL. Cette étude a mis en lumière le fait que le cloud ne représentait pas la bonne solution pour cette structure et qu’il fallait donc l’éviter. Les actions immédiates utiles étaient la sensibilisation de la communauté, la formation des équipes IT, une meilleure gestion des équipements et le suivi de l’impact de façon régulière.
La notion de Clean Data
Dans un second temps, Fabien Zennaro de VnV SA, un cloud center neuchâtelois, nous a introduit à la notion de «Clean Data» fondée sur trois piliers:
- L’écologie qui repose sur un data center de proximité, instaure des protocoles tout en centralisant les données et évite les copies superflues;
- La sécurité liée à la protection, aux droits d’accès, et la cryptographie;
- La responsabilité qui prend en compte la pertinence des données stockées, leur durée de stockage, l’anonymisation, et le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Et chez le géant Microsoft?
Finalement, Monica Marinucci, Customer Success Management chez Microsoft nous a présenté cette gigantesque entreprise au 1.5 milliard d’utilisateur.rice.s et sa manière d’évaluer l’impact du cloud selon les émissions carbones par ces 3 points:
- Améliorer la transparence sur l’impact carbone des données stockées;
- Valoriser les gains des émissions pour les entreprises qui ont migré sur le cloud;
- Implémenter des outils de mesure pour les émissions indirectes des entreprises.
En résumé, l’évènement s’est terminé sur une table ronde dont un point important est ressorti: il n’existe pas de solution clé en main pour les organisations, le mieux est de bien définir ses besoins et surtout d’avoir une gestion des données raisonnée.
Découvrez le sketchnote réalisé par Sophie Conchon de Sktech4Good.
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