Road to loycocracy: Une meilleure gestion des risques?
Road to Loycocracy: Une meilleure gestion des risques?
par Grégoire Mottier, Head of Risk Management
Ma découverte de l’Holacracy s’est tout d’abord faite par l’ouvrage de Frédéric Laloux «Reinventing Organizations/vers des communautés de travail inspirées» qui nous guide à travers les arcanes d’un modèle d’organisation «Opale». Customisé à la sauce Loyco, ce concept a donné naissance à notre modèle « la Loycocracy », dont l’amélioration quotidienne est toujours en cours. Dans le cadre très formel de cette organisation, une équipe de plusieurs personnes a revêtu des rôles « Risk Management » (ci-après RM), avec l’objectif d’assurer la pérennité de l’entreprise et d’en préserver le patrimoine et les ressources de tout aléa négatif.
La Loycocracy favorise-t-elle une meilleure maîtrise des risques au sein d’une organisation ?
La réponse est oui… et non. Parmi les effets positifs, il faut bien sûr retenir les grandes connaissances «métier» des différents acteurs/rôles RM ce qui facilite grandement l’identification des risques pouvant affecter notre entreprise. En outre, une gestion de risques dans un contexte loycocratique représente la meilleure interprétation possible d’une démarche « bottom-up », avec l’immense avantage d’avoir affaire à des parties prenantes qui ont librement désiré et accepté leurs rôles. Ce contexte créé par conséquent un système de gestion de risques animé par des «co-entrepreneurs » motivés et évidemment désireux de préserver l’intégrité de leur outil de travail.
Conséquence plus délicate de notre modèle organisationnel: le fait que les compétences, tâches et autorité de feu notre Comité de direction aient été transférées aux différents rôles loycocratiques implique une gestion de risques faisant intervenir un nombre de personnes bien plus important que dans une organisation traditionnelle.
Les personnes chargées d’une veille en tant que «propriétaires de risques» sont ainsi bien plus nombreuses et rendent le process Risk Management plus chronophage que dans un contexte pyramidal. A titre personnel, j’estime toutefois que ce défaut est largement compensé par la qualité de l’implication des intervenants. Il est d’ailleurs facile d’en apporter la preuve en ces temps particuliers, durant lesquels le trio «gestion de risques/gestion de crise/intelligence collective» fait merveille au sein de Loyco!
La Loycocracy génère-t-elle de nouveaux risques internes liés à ce modèle?
Honnêtement, il faut répondre par l’affirmative. Si ce mode de management apporte son pesant d’or en termes de satisfaction, il comporte toutefois quelques dangers:
- Certaines personnes s’investissent trop dans leur rôle quasi entrepreneurial, avec des risques d’épuisement.
- Des rôles particulièrement complexes (talents, finances) peuvent être attribués à des personnes encore en manque d’expérience et de compétences.
- Ce mode «managérial» ne contente pas tout le monde et peut provoquer des départs.
Et si c’était à refaire?
À travers ma lorgnette « gestion de risques », je constate que la Loyocracy a passablement modifié la tâche de « Risk manager » au sein de Loyco, finalement pour mon plus grand plaisir. Bref, aujourd’hui encore, je revoterais oui pour instaurer ce modèle!
Et vous?
Pour rappel, en mai 2018, nous avons choisi de dissoudre notre Direction afin de donner le pouvoir à nos Loycomates, concrétisant notre profonde confiance en l’être humain ainsi que nos croyances en la force de l’intelligence collective. Cette mini-série vous raconte l’implémentation de ce nouveau modèle d’organisation telle que nous l’avons vécue, sans volonté de donner de leçons. Juste comme ça. Parce que nous avons plaisir à partager et que nous serions ravis de recevoir votre feed-back. Alors n’hésitez pas à commenter voire à nous secouer. On adore ça! Avec toute notre bienveillance, bonne lecture.
Christophe Barman, Ex-CEO de Loyco